jueves, 5 de mayo de 2011

Iquitos

     Apres trois jours de traversee sur l'Amazone, nous voici rendu a Iquitos, ville de  300 000 habitants isolee du reste du monde, perdue au milieu de la jungle. Nous logeons au "Mad Mick Hotel", une auberge geree par un Anglais qui s'est dit un beau jour "fuck all that shit, I'm gona live in the jungle".
En entrant dans l'auberge, nous pouvons remarquer une immense photo soigneusement encadree du bonhomme titillant un anaconda d'au moins 5 bons metres.

     Iquitos est sympa, tranquile, mais les harcellements continuels des vendeurs nous poussent a privilegier la peripherie. Nous avons donc visite une ferme de papillons perdue en pleine jungle, nous y avons vu des specimens absoluments magnifiques aux couleurs etonnantes. Nous avons egalement visite un centre de rehabilitation d'animaux orphelins (tristes victimes d'un bracconage encore actif malheureusement) a la vie sauvage. Au programme jaguars (so beautiful) singes, caimans... Au passage, la viande de caimans est des plus delicieuse... J'ai honte, mais force d'avouer que la curiosite m'a poussee a gouter ce mait marginal. C'est une viande blanche, tres proche du poulet tant sur l'aspect que sur le gout, mais c'est bien la digestion qui nous rappel que ce n'est pas du poulet... C'est ultra lourd...

     Bref une semaine tranquille en somme, nous reprendrons la route pour descendre toujours plus au sud vers Pucallpa tout d'abord puis vers Arequipa dans les montagnes andines...

Voyage sur l'Amazone entre Leticia et Iquitos

El Coco les pieds dans l'eau

  "Disculpa señor, cuanto cuesta para ir hasta Iquitos y cuanto tiempo para llegar haya ?"

     La reponse ne s'est pas faite attendre... Deux jours, trois nuits, le tout pour 20 euros, c'est le "lourd" tribut a payer pour naviguer sur l'Amazone depuis Leticia jusqu a Iquitos au Perou... OK vamonos cabrones c'est tipar pour le fleuve, je suis bien equipe j'ai achete un hamac 7 euros et je ne peux retenir le sourir que dessinent continuellement mes petites levres... Nous embarquons tels trois routards insouciants et nihilistes : Maria, Liam et moi meme. Arrive a bord, on nous indique un espace pour installer nos hamacs. Dix minutes plus tard, je savoure le paysage crepusculaire qui s'offre a moi, en compagnie de mon fidel "les veines ouvertes d'Amerique Latine" du genial Eduardo Galeano, cet Uruguayen philanthrope, qui redigea la courte et douloureuse Histoire de ce jeune continent, au debut des annees 1970.

      Putain quelle ne fut pas ma surprise en decouvrant que pour 20 euros on parcours 500 kms d'Amazone et qu'en plus, les trois repas quotidiens sont inclus dans le prix. Tengo todo para ser feliz, je ne cesse de me le repeter...

      Les journees sont d'un calme reposant, bien que dormir dans un hamac est loin d'etre agreable, c'est bien mieux de l'utiliser pour la sieste car la nuit les vents froid de l'Amazonie me glacent le dos; Qu'importe, comme je l'ai dis : tengo todo para ser feliz...

Un apres midi sur le fleuve


 
La traversee est ponctuee de quelques haltes dans les villages riverains du feuve, le bateau assure en effet le ravitaillement de ces populations isolees...

      La promiscuite avec les passagers rend le voyage tres instructif, on guete leurs habitudes, on s'habitue peu a peu a la gamine qui ne cesse de pleurer y compris pendant la nuit, que meme la mere est incapable de consoler... Je me demande ce que certaines personnes vont chercher a Iquitos, eux qui n'ont comme bagages que deux poules et un demie douzaine de poissons...

Bon... il a l'aire sympa comme ca mais je vous assure qu'il etait hyper lourd, il ne s'avait ni jouer ni chanter mais ne s'arretait jamais c'etait horrible...


 
Le pont

     La nuit n'est pas avarde en surprises et je prends un plaisir certain a contempler ce ciel nocturne d'une purete inedite pour moi, pas ici de polution, encore moins de lumieres, ce qui devergonde ces milliers d'etoiles, qui en France semblent nous bouder... Quelle beaute on peut clairement distinguer la voie lactee, ce ciel surealiste, me rappel que le bonheur est bien souvent gratuit et a la portee de tous, meme les plus humbles...

Le crepuscule sur le fleuve

     Bon je recommence a me la jouer litteraire, toutes mes excuses.... Promis, je prendrais un ton plus terre a terre lorsque je vous conterai l'histoire de El Coco qui retourne sur ce fleuve pour rejoindre Pucallpa...

     Hasta luego muchachos je vous aime.

 
     El Coco

Leticia, mon amour

     3 jours et trois nuits de bus et deux avions plus tard, me voila au beau milieu de la moiteur tropicale en plein ocean vert: l'Amazonie... Je partage desormais la route avec Maria, une Suedoise tout juste debarquee de Thailande. Nous nous sommes rencontre dans l'aeroport de Bogota et elle comme moi, allions vers Leticia pour ensuite rejoindre le Perou. Un bref regard au travers du hublot de l'avion, et on comprend tout de suite pourquoi l'Amazonie est surnommee "l'ocean vert". On peu aisement distinguer le fleuve Amazone qui serpente au travers de ce vert infini , tel un gros cable maron. Bon j'arrete de me la jouer litteraire et je poursuit le recit... Arrivee a Leticia, nous nous rendons au kilometre 11 (a 11 kms de Leticia), ou nous louons une cabane de bambou (encore...) pour y passer la nuit. Le pied total, nous sommes au beau milieu de la jungle, seule la route nous rappel la civilisation et en face de cette route, quelque barraquements constituent la communaute indigene du kilometre 11... Nous sommes deux a payer la location, mais en realite environ 500 a la partager. Des puces, des puces et encores des puces, se delectent de nos pauvres jambes, alors que les moustiques s'occupent de nos bras et nos nuques. Demain ce sera le 48eme anniversaire de la communaute et nous ne voulons rater cet evenement pour rien au monde.


Maria


   La petite maison dans la jungle (tintintintin, tin-tin-tin...)


                 Notre cuisine yearrrrr (j'ai jamais autant aime cuisiner et meme faire la vaiselle...)

     Le lendemain, apres une breve balade dans Leticia ou j'ai acheter mon hamac pour la futur traversee du fleuve vers Iquitos au Perou, nous nous rendons a la "rumba indigena del kilometro once" pour communier avec ces hommes et ces femmes d'une simplicite et d'une gentillesse exemplaire. L'essentiel des festivites se deroule sur le terrain de foot au milieu de la communaute, les muchachos pratiquent un football des plus brouillon en mode chacun pour soit, et je me joint a eux histoire de leur montrer qu'en Fance on sait jouer... Pieds nus sur du betons, je ne tarde pas a m'ecorcher un doigt mais qu'importe, je suis heureux comme un fou et les gamins s'amusent de ma presence, me touchent les cheveux (mais enfin pourquoi ???), nous allons ensuite dans la hute principale (l'eglise du village en realite), ou ces hommes et ces femmes pratiquent des chants ancestraux qui imposent le respect et la contemplation, il y a aussi des concours de danse, des matchs de foot feminin (a couper le souffle sans deconner ces filles la c'est des vraies jaguars)... Apres avoir epuiser le stock de bierres et de cigarettes dont nous disposions, nous decidons de rentrer nous coucher car demain sera un autre jour, et le programme est des plus allechant : viree en lancha sur le fleuve a la recherche des dauphins roses d'Amazonie (sisi parafaitement). Bon je vous previens de suite ces bestioles ont beau etres volumineuses, elles sont vives et j'ai pas reussi a les photographier...

                                                    Notre grande gagnante du soir...



                                                          Brrrrr j'en fremis encore...



                                                  La "rue du Gros", version Leticia



Ptite clope ?